mardi 30 août 2011

Des choristes et des converses

Choriste : qui se consacre à la prière et à l'étude.
Converse : qui s'occupe des tâches domestiques.

Les communautés religieuses, surtout les ordres contemplatifs cloîtrés, étaient des milieux fermés qui obéissaient à des règles très anciennes. On disait d'une jeune fille qui entrait en religion qu'elle « quittait le siècle ».

Dans les communautés de femmes, il y avait deux catégories de religieuses : les converses et les choristes. Ces catégories ressemblaient beaucoup à des classes sociales. Les Sœurs converses étaient assignées aux tâches domestiques pour permettre aux Sœurs choristes, plus instruites et plus fortunées, de se consacrer à la prière. J'ajoute plus fortunées parce que les communautés religieuses exigeaient une contribution financière des parents pour permettre à leur fille d'accéder au statut de choriste. En plus des travaux nécessaires à l'entretien du couvent, les Soeurs converses pouvaient confectionner divers objets comme des cierges, des hosties ou des soutanes qui rapportaient un revenu à leur communauté. Il y avait aussi des Frères convers dans les communautés d'hommes.

Maria Bourassa le jour de sa profession religieuse.

Maria Bourassa (1894-1945), fille d'Elzéar Bourassa et d'Odélie Gélinas de Saint-Boniface de Shawinigan, était Soeur converse chez les Adoratrices du Précieux-Sang au couvent Gethsémani de Trois-Rivières. Elle était instruite mais ses parents étaient pauvres. Elle a tenu à se faire converse pour, disait-elle, « mener une vie de dévouement, de souffrance et d’immolation ». La notice nécrologique de Maria Bourassa mentionne :
« Notre chère Sœur possédait une très belle instruction, très intelligente, aimable en récréation … Elle aurait rendu de grands services à la Communauté. Cependant, avant sa profession religieuse, des parents lui offrirent encore de remplir les conditions exigées si elle désirait devenir Sœur choriste. Oh non merci, mon choix est fait. Le bon Dieu m’appelle dans ce genre de vie obscure, je veux Le servir dans l’humiliation et l’oubli de moi-même. Elle ne s’est jamais démentie la chère Victime, elle a pleinement réalisé sa devise, son dévouement allait jusqu’à l’héroïsme. »
La communauté des Adoratrices du Précieux Sang a été fondée à Saint-Hyacinthe en 1861 et s'est installée à Trois-Rivières en 1889. C’est un ordre contemplatif dont la mission est d’expier et de réparer « les outrages commis contre l’adorable Précieux Sang de Jésus qui a sauvé le monde ». Le monastère de Gethsémani est situé sur le boulevard Saint-Louis à Trois-Rivières. Construit sur le sommet d'un coteau, c'est un point de repère dans le paysage trifluvien que l'on distingue à des lieues à la ronde. Faute de relève, il a été fermé en 2008 et transformé en condominiums. Au moment de la fermeture, le monastère et son immense terrain étaient évalués à 1,7 million de dollars.

Le monastère de Précieux-Sang de Trois-Rivières.

Sources
- Notice nécrologique de notre chère Sœur Marie de Saint-Joseph (Maria Bourassa) religieuse converse de « Gethsémani » 1894-1945, par Sœur Marie des Séraphins infirmière, Monastère du Précieux Sang, Trois-Rivières, 15 décembre 1945, 6 pages.
- La confection de soutanes par les Adoratrices du Précieux-Sang, sur le site Le patrimoine religieux du Québec.

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