samedi 20 octobre 2012

Les mégissiers

Mégissier : Celui qui apprête les peaux, principalement d'ovins et de caprins, à l'exclusion des grosses peaux de bovins dont s'occupent les tanneurs.

Corroyeur : Celui qui corroie le cuir, qui l'assouplit après le tannage.


Dans l'article Des Hurons à Trois-Rivières, je me demandais ce qui avait pu attirer ces gens si loin de Lorette. La réponse se trouve dans le recensement de 1891. C'est le travail tout simplement. Ils étaient employés comme mégissiers, pour leur habileté à apprêter les peaux d'animaux. Le recensement ne dit pas pour qui ils travaillaient. C'était peut-être pour la Balcer Gloves Co. ou bien pour une autre manufacture de chaussures ou d'autres produits en cuir. Il y en avait plusieurs à Trois-Rivières.

Mégissier est le métier que leur a donné le recenseur qui semblait bien s'y connaître dans ce domaine. Pour leur part, les Hurons de Trois-Rivières se disaient plutôt corroyeurs, un métier dont la définition est assez proche de celle de mégissier. Dans les registres, on les dit parfois corroyeurs.


N'écoutant que mon courage, j'ai donc relevé les mégissiers du quartier Notre-Dame de Trois-Rivières dans le recensement de 1891. J'en ai trouvé cinq qui, je crois, avaient tous des origines huronnes. Il y en avait peut-être dans les autres quartiers de la ville.

Les Hurons de Trois-Rivières n'étaient pas tous mégissiers. Certains étaient charretiers d'autres journaliers. J'en ai même trouvé un qui était constable. Mais je crois que ce travail de mégissier est la raison pour laquelle ils se sont fixés à Trois-Rivières. Ils ont d'abord fréquenté cette ville sur une base saisonnière, comme trappeurs pour vendre leurs fourrures, puis se sont sédentarisés quand des emplois de mégissier ou de corroyeurs sont devenus disponibles pour eux.

Ces Hurons de Lorette étaient déjà très métissés avant leur arrivée à Trois-Rivières. Ils ne se définissaient pas eux-mêmes comme Amérindiens dans les registres et les recensements. Les plus vieux d'entre eux, comme Thomas Laveau, Siméon Romain et Georges Verrette, étaient mégissiers et se sont mariés à Trois-Rivières dans les années 1860. Les plus jeunes ont fait d'autres métiers. Finalement, la plupart se sont assimilés à la population de Trois-Rivières.

Voici donc mes cinq mégissiers du recensement de 1891 :  

Bastien, Édouard (37 ans), sa femme Étudienne (33 ans) et leurs 8 enfants mineurs. Leur patronyme était Sébastien et non Bastien. C'est peut-être une erreur du recenseur, mais plus probablement un changement dans le nom. Beaucoup de Sébastien ont changé leur nom pour Bastien. Édouard Sébastien était le fils de Joseph et de Caroline Blais qui ont vécu à Trois-Rivières. Caroline Blais s'est remariée avec Thomas Laveau avec qui elle a été recensée en 1891(ci-après).

Laveau, Thomas (57 ans) et sa femme Caroline (56 ans).

Romain, Siméon (57 ans), sa femme Delphine (58 ans) et leurs enfants : Théophile (27 ans), Arthur (25 ans), Arthémise (22 ans), Abbé (17 ans). Les garçons travaillaient comme forestiers et la fille Arthémise comme couturière dans une manufacture de coton. On trouve aussi voisins d'eux dans le quartier Notre-Dame, la famille de leur fils Octave Romain (29 ans) qui travaillait comme charretier.

Sioui, David  (36 ans), sa femme Marie (30 ans), leurs enfants : Clarinda (5 ans) et Tancrède (9 mois). Les parents de David habitent avec eux : Clément Sioui (76 ans) et Virginie (66 ans).

Verrette, Georges (58 ans), sa femme Marie (42 ans) et leurs 8 enfants. Leurs enfants plus âgés sont commis-voyageur, journalier, et employés dans des manufactures de gants et de chaussures. Georges Verrette, époux de Marie Francoeur, avait du sang huron par sa grand-mère paternelle Rose Zacharie Thomas, Il est décédé à Trois-Rivières en 1909. Au recensement de 1871 à Trois-Rivières, Georges Verrette se déclarait « rapporteur de fourrures ». 


Note 1 : Le recenseur du quartier Notre-Dame de Trois-Rivières en 1891, un certain N. Marchand qui est mort depuis longtemps, mérite des félicitations. J'ai rarement vu un recensement aussi bien fait.

Note 2 : Il y avait beaucoup de cordonniers dans ce quartier en 1891 : des cordonniers-tailleurs, cordonniers-monteurs, cordonniers-finisseurs, cordonniers-chevilleurs et cordonniers-talonneurs. C'étaient assurément des employés des usines de chaussures. Mais d'autres, qui ne méritaient peut-être pas le titre de cordonnier, étaient simplement désignés comme employés de manufacture de chaussures.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dans le recenssement de 1891 de Quebec, St-Ambroise village, enumerer par Antoine O. Bastien (Agent des Indiens)
Alexandre Laveau (huron) veuve de Marie-Louise Sebastien (huronne) demeure avec sa conjointe Caroline Laveau, nee Montagnais (huronne) veuve de Flavien Verret. Vivant avec eux la progeniture de leur premier marriage, Henri Laveau et Fredeline Verret. La maman de Alexandre Laveau etait Agathe Koska (Tchatchitaharenre Onnhatetaionk) Hurronne, fille de Barthelemie Koska (huron) son grand pere etait Chef Stanislas Koska.
Alexandre et Henri son identifies comme "Canadiens Francais" Caroline et Fredeline ne le son pas.
Alexandre et Henri d"emenage a Embrun en Ontario recessement 1901 Ontario, a Russell. Alexandre decede en 1918 est enterre dans une fausse commune au cimetiere Notre-Dame a Ottawa, sous le nom Lavault, aucune signature de parente dans le registre. Henri Laveau decede a Montreal en 1951 et est enterre au cimetiere Notre-Dame a Hull avec plusieurs individus incluant sa conjointe Emilianna Lortie.
Recherche photos et/ou information sur ces Laveau. Ils sont mes arrieres grand-peres.